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Coda
Michael Mantler
NOUVEAUTÉ. Depuis ses débuts au milieu des années
1960 aux côtés de Carla Bley, le trompettiste n'a jamais
cessé d'affiner son écriture, qui atteint de nouveaux sommets
avec "Coda".
Comme certains compositeurs classiques, Michael Mantler n'hésite
pas à revisiter son uvre pour en révéler de
nouvelles potentialités. Il avait déjà fait ce travail
à l'occasion du "Jazz Composer's Orchestra Update" (2014),
il récidive cette fois en constituant cinq suites à partir
d'albums piochés à différentes époques de
sa carrière, tels que "Folly Seeing All This" (ECM, 1993),
"For Two" (ECM, 2011) ou "Hide And Seek" (ECM, 2001,
avec la participation du chanteur Robert Wyatt). Quelques secondes suffisent
à reconnaître sa pâte si caractéristique, mais
avec quelque chose de plus posée et tragique à la fois,
et une matière orchestrale comme désépaissie. Alors
même que ces suites se composent de sections bien différenciées,
le déploiement de chacune d'elles demeure imprévisible,
leurs développements pointillistes et éclatés débouchant
sur des plages épurées et introspectives. Sa musique relève
précisément parfois d'une sorte d'esthétique de la
contemplation inquiète (Folly Suite), un hédonisme sonore
associé de temps à autre à un franc lyrisme (Alien
Suite) pour être ensuite évacués au profit de gestes
musicaux dignes de la musique contemporaine. Mais l'amertume qu'on y ressent
et perçoit presque comme une saveur, n'est jamais loin. Le titre
"Coda" signifierait-il alors qu'il s'agit du testament musical
de Mantler ? Nous ne l'espérons pas!"
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Ludovic Florin
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