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Coda
Michael Mantler
La sortie du nouveau CD de Michael Mantler est à la fois une bonne
et une mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui, comme moi, apprécient
grandement le compositeur autrichien. Dans la lignée de Update,
sorti en 2015, Coda est une merveille orchestrale adaptée
de précédentes pièces, or Mantler annonce qu'il n'en
composera plus de nouvelles. Il estime avoir tout dit, et ce dernier album
porte un titre explicite. Comme il avait revisité son célèbre
disque du Jazz Composer's Orchestra enregistré en 1968 avec Cecil
Taylor, Don Cherry, Roswell Rudd, Pharoah Sanders, Larry Coryell, Gato
Barbieri (sans oublier Steve Lacy, Howard Johnson, Carla Bley, Kent Carter,
Charlie Haden, Reggie Workman, Alan Silva, Beaver Harris, Andrew Cyrille
et une vingtaine d'autres - qui dit mieux ?) en le reprenant avec un orchestre
de chambre dont les solistes sont cette fois lui-même à la
trompette, Harry Sokal, Bjarne Roupé, Wolfgang Puschnig, David
Helbock, il propose en Coda son best of d'anciennes compositions
en remplaçant les parties chantées par des solistes et en
les arrangeant pour un orchestre plus important (4 bois, 4 cuivres, 16
cordes + Roupé, Helbock et Maximilian Kanzler, sous la baguette
de Christoph Cech). Longue phrase pour une musique monotone dont le lyrisme
m'emporte chaque fois sans que j'en comprenne les raisons. La musique
de Mantler m'exalte, m'enveloppe, m'électrise, me renverse.
Pour Coda, le compositeur rentré depuis longtemps de New
York à Vienne, a donc arrangé ses pièces qu'il considère
les plus réussies : Thirteen (13 and 3/4), Cerco un paese innocente
(à l'origine paroles de Giuseppe Ungaretti par Mona Larsen), Alien
(à l'origine duo avec Don Preston aux synthés), Folly
Seeing All This (à l'origine paroles de Samuel Beckett par
Jack Bruce), For Two (à l'origine duo piano-guitare) et
Hide And Seek (à l'origine paroles de Paul Auster par Robert
Wyatt et Susi Hyldgaard). Le label ECM, qui, après Watt, a produit
tous ses derniers albums, lui a donné les moyens de l'ensemble
dont il rêvait, et il est vrai que c'est probablement l'un de ses
meilleurs, même si les voix de Wyatt, Bruce ou Marianne Faithfull
me manquent. Coda a été enregistré en septembre
2019 au Studio Porgy & Bess à Vienne (Autriche) et mixé
aux Studios La Buissonne.
- Jean-Jacques
Birgé
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